© Jean-François FRAPPAT – Sous les paupières – Création numérique

Dans cet article le propos n’est pas d’alimenter le débat sur l’IA autour des domaines professionnels et commerciaux, informaticiens, photographes, graphistes, plasticiens, illustrateurs, publicistes, imprimeurs, architectes …. et l’on devine que sans adaptation, l’IA va bouleverser leurs pratiques et les obliger à s’adapter.

Mais de s’intéresser au domaine de la photographie amateur, au domaine de la photo dite « artistique ».

Les photographes amateurs comme vous et moi vont-ils devoir s’adapter à cette nouvelle tendance ou vont-ils rester les gardiens d’une photographie immuable ?

La peur des artistes face à de nouvelles technologies n’est pas nouvelle. L’IA n’est qu’une technologie de plus au service de l’image.

Mais une autre question se pose : Est-ce-que l’IA peut faire de l’art ?

Oui ! Des concours et des expos récentes montrent que des photographes ont créé des œuvres incroyablement uniques en utilisant l’IA. (Avec souvent des formes d’art impossibles à reproduire avec des techniques traditionnelles.)

L’histoire montre que les technologies nouvelles stimulent plus qu’elles ne tuent l’art. Les « contre » mettent en avant la capacité unique de la photographie à immortaliser des moments réels qui, sans l’appareil photo, seraient perdus à jamais, et les «pour » voient en l’IA un simple assistant qui booste la créativité, l’imagination, étend la capacité à expérimenter, à imaginer des choses qui n’existent pas.

Fuir la réalité n’a jamais été un bon choix.

Cependant, face à une technologie en constante évolution, la question n’est plus de savoir si les images générées par des IA sont de l’art, mais plutôt de savoir s’il faut leur accorder la même valeur que celles créées par la photo traditionnelle.

Peut-être faut-il, (au lieu de bannir sans discussion toute utilisation de l’IA en photo), pour ménager les susceptibilités, parler à propos des œuvres utilisant le procédé d’une IA de « créations numériques », « d’images digitales » et laisser le terme de photographie aux œuvres traditionnelles issues du « clic-clac » d’un appareil photo (fut-il numérique et silencieux). Pur problème sémantique comme souvent.

Naturellement, il ne faut pas ignorer les problèmes éthiques. Comment protéger (et rétribuer) les artistes dont les œuvres sont en grande majorité utilisées par les IA sans autorisation ?

Comment distinguer le plagiat de l’originalité et de la créativité ?

Comment éviter que les photos générées par les IA soient utilisées pour diffuser des théories du complot, de la propagande et d’autres objectifs néfastes (utilisation malveillante de la vie privée).

Peut-être est-ce la conclusion que nous devrions tirer plus souvent : A l’avenir, le défi de l’être humain sera la nécessité de rester humain, pratique, sain d’esprit, ingénieux et acceptera de voir une forme « d’intelligence » dans l’IA comme il l’a fait à travers les siècles avec des organismes tels que les animaux et les plantes.

Une vision pour méditer même si elle sort de notre zone de confort.