La photographie ICM est une manière créative de photographier qui implique la technique des mouvements intentionnels de l’appareil photo pendant l’exposition.

INTRODUCTION

C’est un FLOU CREATIF ARTISTIQUE, réalisé A LA PRISE DE VUE.

  •  « flou de mouvement » ou flou cinétique ou Motion blur : c’est le sujet qui bouge
  •  « flou de bougé » : c’est l’appareil photo qui bouge

NB on peut associer flou de mouvement naturel du sujet et flou de bougé de l’appareil photo.

Pour pratiquer l’ICM, il n’y a pas de METHODE à proprement parler, il y a juste des CONSEILS.

En ICM, il n’y a pas de bons ou mauvais réglages, pas de bons ou mauvais mouvements. Rien n’est figé puisque tout doit bouger.

Pour pratiquer l’ICM, il faut APPRENDRE A PERDRE SES REPERES :

  • Le flou déforme le réel
  • On utilise son appareil photo comme un pinceau
  • le sujet semble se déplacer dans l’image avec un flou latent qui laisse une traînée dans l’espace
  • Comme l’ensemble de l’image est flou, on s’intéresse à d’autres éléments : le graphisme, les lignes, les formes, les couleurs, les textures, les contrastes
  • On n’est plus maître de son cadrage. On peut se permettre du “hors cadre”
  • On peut tendre vers l’abstrait
  • ou l’effet « pictural »

1-LES PRINCIPES DE BASE :

La réussite d’un flou de bougé dépend de :

  1. TEMPS DE POSE (réglage de la vitesse de l’appareil)
  2. VITESSE et ORIENTATION du DEPLACEMENT de l’APPAREIL PHOTO
  3. VITESSE DU SUJET qui peut être :
  • SUJET statique (paysage, fleur, objet, architecture…)
  • SUJET en mouvement (personne, animaux, véhicule, vagues, feuillage…)
  • SUJET isolé ou multitude d’éléments identiques (animaux, foule)    

2- LE MATERIEL

  • OBJECTIF 18 à 135 mm. PRIVILEGIER LE ZOOM, qui permet de varier la longueur focale. L’ICM est plus difficile avec un objectif fixe (ou alors utiliser un pied). De préférence se placer relativement prêt du sujet, sauf pour les paysages. Plus la distance focale est longue, plus il est difficile de maîtriser son mouvement
  • FILTRE POLARISANT pour éviter la surexposition et permettre de jouer sur l’ouverture
  • FILTRE ND : 3 à 6 STOPS pour éviter la surexposition et permettre de jouer sur l’ouverture
  • PIED ou TREPIED: seulement pour ceux qui le souhaitent. Je n’en utilise pas. Je préfère travailler à « main levée » qui rend un effet plus « vaporeux », moins lisse. Tout dépend de l’effet recherché

AVANTAGES de « voyager léger »: on est « toujours prêt ». A l’encontre des sorties « pose longue » ou « animalière » qui nécessitent d’anticiper et d’emporter du matériel, on ne fait pas de sortie « flou de bougé ». Ça permet de conserver la spontanéité et la créativité du flou artistique. On peut se permettre toutes les fantaisies.

3-LES REGLAGES

  • Travailler toujours en RAW (permet de récupérer des détails en post production surtout en cas de surexposition)
  • STABILISATEUR D’IMAGES à DESACTIVER
  • MISE AU POINT : automatique pour les paysages. Mise au point manuelle pour les sujets proches
  • BALANCE DES BLANCS : pas d’importance en RAW
  • MODE DE MESURE DE L’EXPOSITION : mode de mesure « matricielle » fonctionne dans la plupart des cas (mesure sur plusieurs zones de l’image). Sinon, si on veut se concentrer sur un sujet bien précis, on peut utiliser la mesure « spot »
  • MODE PRISE DE VUE : priorité VITESSE ou mode MANUEL
  • ISO : 100 au minimum
  • VITESSE à la main : 1 à 8 sec ou 1/4 à 1/10 sec. Pour les paysages avec longues expositions : 1 sec et plus. Si on veut un résultat lisse : utiliser un trépied
  • OUVERTURE : petite ouverture pour compenser le long temps de pose. Une fois la vitesse réglée, on règle l’ouverture de façon à limiter au maximum une trop forte surexposition

4-TECHNIQUES DE PRISES DE VUE

On arrive à la partie la plus difficile car la plus aléatoire, celle qui demandera de nombreux essais, ou pas… car vous pourrez peut-être avoir la bonne surprise de réussir une belle photo dès le 1er déclenchement.

CONSEILS :

  • Pour la composition, CADRAGE comme pour une photo classique mais cadrez un peu plus large car, pendant le mouvement qu’on donne à son appareil photo, on n’est plus vraiment maître de son cadrage. Donc votre mouvement risque de vous faire « sortir » du cadre. Mais cet effet peut être intéressant
  • COMMENCER LE MOUVEMENT AVANT DE DECLENCHER PUIS déclencher, pour faire un balayage en douceur, sans à coup
  • PRIVILEGIER LUMIERE FAIBLE  si vous n’aimez pas la surexposition et travaillez sans aucun filtre : aube, crépuscule, nuit, nuageux, sous-bois
  • BIEN APPUYER LE MOUVEMENT. Vous devez faire attention à transmettre un flou vraiment intentionnel, et non pas donner l’impression que c’est une erreur de la part du photographe

DIFFERENTS TYPES DE MOUVEMENT :

  • Mouvement FLUIDE :

Bien STABILISER son corps, coudes rentrés.

– VERTICAL : Faites un mouvement du haut vers le bas . CONSEIL pour les arbres : choisissez un boisé clairsemé où l’on distingue bien les troncs d’arbres. Évitez les pans de ciel filtrant entre les arbres, ils occasionnent des zones surexposées qui distraient le regard. Vous obtiendrez des effets divers selon l’essence des arbres

-HORIZONTAL : pour un rendu bien fluide, éventuellement bouger le corps avec l’appareil. Sinon utiliser un pied

-DIAGONAL

  • Mouvement FILÉ DYNAMIQUE (ou panning) : photographier un sujet en mouvement. Technique qui crée une sensation de mouvement AUTOUR d’un sujet en mouvement tout en gardant ce sujet relativement net. Vitesse relativement lente (1/30 – 1/60) selon le déplacement du sujet. Suivre le sujet en mouvement et déclencher en même temps. Possibilité de photographier en rafale
  • Mouvement de ROTATION complète de 360° ou partielle ou dessiner des petits cercles avec l’appareil
  • Le TREMBLEMENT :   provoquer de petits mouvements saccadés de gauche à droite, comme si vous grelotiez. A tester sur les feuillages d’automne
  • Mouvement LIBRE et ALEATOIRE 
  • Mouvement de ZOOM : Utilisez un zoom et, lors de la prise de vue, effectuez un changement de focal. ZOOMING : passer d’une courte focale (grand angle) à une longue focale (téléobjectif) EXPLOZOOM : dézoomer en passant d’une longue focale à une courte focale. CONSEIL : Pour avoir suffisamment le temps de compléter le mouvement, assurez-vous d’avoir une vitesse très lente (1/5 sec à 2 secondes).  Pour les focales fixes, avancer ou reculer le pied. Privilégier un sujet central fort sur lequel on zoom. Attention le sujet peut être décalé du centre de la photo. Avec un pied, votre “explosion” sera bien nette. Sans pied, elle sera plus diffuse.
  • EXPOSITIONS MULTIPLES . Photos impressionnistes d’Olivier Mülhoff: se déplacer à chaque déclenchement (entre 5 et 10) soit à 360° autour du sujet (arbre), soit latéralement face à un sujet (monument)
  • ICM en NOIR ET BLANC   : le flou latent laisse une trainée de l’image dans l’espace.

VARIANTES

  • COMBINAISON de 2 ou plusieurs techniques 
  • INTENSIFIER la force du FLOU en BOUGEANT son appareil PLUS LENTEMENT. Ds ce cas allonger le temps de pose
  • Photographier depuis un VEHICULE EN MOUVEMENT sur une route relativement stable
  • Méthode ARRÊT et PANORAMIQUE. Seulement s’il y a un seul sujet dans la scène. Faire une mise au point manuelle sur le sujet principal, déclencher, rester dans la même position pendant une fraction de seconde, puis effectuer un léger mouvement panoramique
  • jouer sur la TRANSPARENCE

Des IDEES de thèmes qui se prêtent bien à l’ICM 

  • Paysages (marins, plage, prairie, champ, arbre…)
  • Motifs, couleurs, textures, formes…
  • Printemps, automne
  • Oiseaux, chevaux
  • Situation de faible luminosité
  • Lignes horizontales ou verticales fortes
  • Lumières nocturnes des villes
  • Architecture
  • Véhicules, voitures, trains…
  • Personnage (s)
  • Feux d’artifices, manèges

CONCLUSION

Ce qui est fascinant c’est la multiplicité des possibilités : à partir du même sujet, sans changer d’angle de prise de vue, on peut obtenir un nombre infini de photos complètement différentes, simplement en changeant les réglages ou en modifiant le mouvement appliqué à l’appareil photo, son intensité ou son orientation. Tout se fait à l’instinct. Chacun doit faire ses propres expériences, en fonction du résultat qu’il préfère. Il faut savoir oser. Et, surtout au début, si le résultat ne vous convient pas, refaites d’autres essais. Ne vous découragez pas.

SOURCES

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